Le projet
- Mission d’ALTO Ingénierie : Maitre d’Oeuvre des équipements techniques et qualité environnementale. Réhabilitation
- Maitre d’ouvrage : Ville de Cannes
- Architecte(s): ARCHIDEV
- Co-traitants : Eiffage Construction (Mandataire du groupement de Conception-Réalisation), Le transfo – Martin Ricci & Associés (coordination synthèse architecturale), Structure Riviera (Structure), Erg Geotechnique (Sol), PCA Sud Est (SSI), Crystal Sam (CVC), Pignatta (Electricité), Speeg & Associés (Eclairagiste), Capri Acoustique (Acousticien), Thierry Guignard (Scénographie).
- Coût des travaux: 18 M€ HT
- Début des travaux : 2013
Eric BOURDILLEAU – Architecte, ARCHIDEV.
Eric peux-tu nous préciser les spécificités de ce projet ?Premièrement, le contexte d’utilisation du Palais car il est utilisé tout le temps. Nous avons donc opté pour des travaux en 3 phases de 3 mois (juillet, août et septembre).
Ce sont des phases de travaux très courtes qui forcent à avoir un projet vraiment pragmatique qui puisse se concevoir rapidement. Cela sous-entend d’avoir anticipé la question : « Comment arrive-t-on à changer de façon radicale un bâtiment dans une session travaux de 3 mois ? »
Il y a eu un planning étude très court entre le concours, le début d’étude et le début du chantier. De janvier à juin nous avons dû rendre l’APD et le PRO, puis faire une présentation des prototypes et passer les commandes pour un début de travaux fin juin… Il a fallu structurer la réflexion sur les étapes d’arrêt pour avoir un bâtiment présentable à chaque fin de session de travaux.
Deuxièmement, nous travaillons avec une Maitrise d’ouvrage très engagée, très qualifiée et qui parle le langage des techniciens : c’est une situation un peu atypique pour nous architectes.
Enfin, le mandataire est une entreprise alors que traditionnellement, c’est l’architecte. C’est plutôt une bonne chose, mais du coup, ils sont responsables de leur budget. L’architecte fait partie de la MOE mais nous avons des contraintes budgétaires qui sont différentes car elles doivent être validées par Eiffage qui a fait son chiffrage en amont. Il faut donc une bonne entente pour que ça avance, et c’est à l’architecte de rentrer dans le cadre.
Comment s’est déroulée la première tranche de travaux ?
Concernant la 1ère phase des travaux qui est achevée, il s’agissait de changer le revêtement des marches en marbre blanc (ce qui a été un peu compliqué à mettre en place au vu du temps et du budget prévus), la mise en lumière du plafond lumineux au-dessus de celles-ci, rénover le foyer et mettre en place la préparation des phases 2 et 3.
L’ambiance intérieure du grand auditorium a été changée (il a été repeint en noir), le nez de balcon a été redessiné et il y a eu un « relamping » au niveau de la grande salle.
Un « relooking » a été fait sur les petites salles et nous avons travaillé sur la scénographie de 4 des petits auditoriums.
Il y a eu curetage des bureaux existants sous le foyer du grand auditorium pour les remettre à niveau d’un point de vue technique et architectural (changement du système de diffusion de l’air, refroidissement et chauffage).
Un gros travail de préparation des travaux des phases 2 et 3 a été lancé, notamment au niveau de la verrière et sur le grand escalier du foyer : Mise en place de l’ossature structurelle et clos couvert. Par ailleurs, le travail sur la verrière va conditionner le travail ultérieur : il faut mettre en place et étanchéifier pour protéger ensuite tout ce qui sera fait dedans. C’est un vrai travail de méthode à mettre en place, un vrai défi pour toute l’équipe. Trois mois pour tout faire, cela parait délirant mais on doit le faire, et nous allons tout mettre en œuvre pour y arriver. Nous avons zéro marge de manœuvre, et une seule aide : un planning de livraison des travaux et une réelle anticipation.
Le mot de la fin à ce stade d’avancement du projet ?
Je dirai que chaque projet est unique : on repartirait surement différemment sur un projet comme cela. J’aurai aimé travailler plus en amont sur place. Quand on fait de la réhabilitation, il faut travailler plus sur des produits finis, laissant peu de marge d’erreur, rationnaliser le détail. Il faut s’adapter avec des produits plus malléables.