Aménagement durable, éco-quartier, éco-ZAC, quartier HQE, urbanisme raisonné, projet de quartier durable… Les termes fusent pour qualifier ces bouts de villes nouveaux ou requalifiés, dont certains ont été primés récemment dans le cadre de l’appel à projet du Meeddm. 28 primés parmi 160 dossiers déposés, parce qu’il faut bien choisir, certes ! mais le palmarès (lauréat ZAC de Bonne – Grenoble) ne contribue pas tellement à l’émergence d’une définition commune.
La partition institutionnelle de l’aménagement durable commence à se mettre en place, et forcément certains se positionnent en tirant sur le pianiste. Palmarès dépassé par les avancées du grenelle pour certains, ou trop axés sur les enjeux environnementaux, trop ambitieux et non reproductibles pour d’autres, ou encore souffrant d’un classement par thèmes qui « revient à nier le caractère transversal de toute démarche de développement durable ».
Pourtant avant toute intégration explicite du développement durable, l’urbanisme est une démarche systémique, portée par l’aménageur et l’urbaniste, avec d’autant plus de pertinence que cette démarche est comprise par le donneur d’ordre public.
L’urbanisme existait déjà sans l’aménagement durable
Le pilotage des projets d’aménagement, en particulier dans les cas de gouvernance composite (ex : intercommunalité, OIN…) est un outil essentiel de sa réussite, dans le temps souvent très long de l’urbanisme, par-delà les mandats électoraux notamment. Si l’intégration d’objectifs de développement durable ne bouscule pas cette nécessité du pilotage, elle peut permettre de le préciser en apportant de nouveaux jalons.
L’aménagement durable
Proposition de jalons
Sur le plan environnemental, l’échelle du territoire est un vivier d’opportunités pour la maîtrise et la réduction des impacts de l’activité humaine, qu’il s’agisse d’habiter, de travailler, de se cultiver, d’avoir des activités de loisirs, de consommer…
De ce point de vue, un projet d’aménagement durable ne devrait pas pouvoir oublier les jalons suivants :
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Estimer systématiquement les impacts financiers des propositions spécifiques, notamment dans le cas de production d’énergie
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Intégrer au plan masse et scénario de programme les opportunités et contraintes du site, en fonction des usages visés. En particulier, le confort des espaces extérieurs doit être abordés dès les phases amont du projet (écoulement des vents, ensoleillement…) car il peut impacter les règles d’urbanisme (prospects, plan masse et orientation des bâtiments…)
- Equité d’accès aux infrastructures de transports : le bilan carbone peut être un outil pertinent d’aide à la décision,
- Planification énergétique : Estimer ce que l’on consommera, en chaud, en froid en électricité permet aujourd’hui d’identifier des opportunités de mutualisation de production ou d’échange énergétiques entre des usages complémentaires. La performance individuelle des bâtiments, portée par des exigences réglementaires ou normatives, rend souvent caduque les solutions de réseaux de chaleur standards où la forte consommation des bâtiments est compensée par un faible prix de revient du kWh final.
- Maintien de la biodiversité : Valoriser des études d’impacts aujourd’hui trop ternes et peu contributives à la qualité des projets,
- Traitement des eaux pluviales, la parcelle seule est un espace trop confiné pour en avoir une gestion raisonnée
- Traitement différencié des déchets, collecte pneumatique
- Traitement du bruit
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Définir des exigences : Un programme ne doit pas figer des solutions mais exiger des performances cohérentes avec des études de faisabilité validées.