COMMUNIQUE PRESSE
ALTO Ingénierie
19 juin 2012
Entretien avec Anne-Claire IMPENS, Chef de projet – Responsable R&D pour ALTO Ingénierie. ALTO Ingénierie, bureau d’études indépendant composé de 75 collaborateurs, engagé dans la performance environnementale des bâtiments et des territoires depuis 20 ans, se lance dans la R&D afin d’être en mesure d’innover encore et d’être au plus près du progrès technique.
Tous les projets réalisés par ALTO Ingénierie intègrent une composante technique forte et font l’objet de développements spécifiques. Cela s’explique par le fait que chaque projet est en soi un prototype, les contraintes techniques et environnementales étant particulièrement variables. Si chaque prototype développé ne peut être considéré comme relevant de la R&D, la recherche de solutions alternatives constitue une activité de R&D. Ces thématiques de recherche sont transversales à plusieurs projets.
La qualité des travaux entrepris dans ce cadre a permis de susciter un intérêt et des publications dans des revues académiques. Les activités sont essentiellement menées par les personnels techniques au sein des pôles Performance Environnementale et Aménagement Durable, Energie, Simulation Numérique, Thermique & Aéraulique – Fluides, Electricité & courants faibles. Ces pôles emploient une majorité de docteurs et d’ingénieurs, ainsi que des techniciens.
Anne-Claire, pourquoi ALTO Ingénierie se lance-t-elle dans la R&D ?
«ALTO Ingénierie souhaite être plus juste dans ses analyses ou ses préconisations (nouvelles solutions techniques intéressantes, prises en compte de phénomènes encore mal modélisés…), et être capable d’innover pour réaliser des projets très performants. Généraliser la mise en œuvre de bâtiments à énergie positive, rénover les bâtiments existants de façon à obtenir des bâtiments à très faibles consommations nécessite de nouveaux produits et de nouvelles manières de concevoir les bâtiments. Nous souhaitons accompagner le développement de ces solutions, en utilisant notre expertise en tant que concepteurs, et nous avons atteint la taille critique pour développer plus concrètement cette activité.»
Vous avez des projets cibles spécifiques ?
«Les sujets sur lesquels nous travaillons reflètent nos préoccupations et les différents pôles de compétence d’ALTO Ingénierie :
• Le Bâti à travers :
– Une étude que nous avons réalisée en vue de définir une stratégie de rénovation adaptée pour les immeubles de type haussmanien. Dans la continuité de cette étude, nous devrions développer un outil capable de définir une stratégie sur la base d’un ensemble de paramètres décrivant le bâti.
– Les matériaux à changement de phase. Nous nous apprêtons à tester l’impact de l’introduction de ces matériaux au sein d’ALTO’Sphère.
– Un travail en cours sur la conception d’un immeuble de bureau idéal pour Vinci Immobilier.
• La Production énergétique en vue d’obtenir des bâtiments à énergie positive : nous accompagnons le développement d’un système de trigénération solaire à concentration développé par la société HTA Production. L’installation d’un prototype des capteurs solaires sur un bâtiment de la Communauté de Communes de Chamousset en Lyonnais est programmée pour la fin de l’année.
• Les Réseaux de chaleur intelligents et récupération d’énergie : nous menons actuellement une étude dans le cadre du projet d’aménagement du Plateau de Saclay, sur lequel l’EPPS souhaite mettre en œuvre un réseau très performant, essentiellement alimenté par des énergies renouvelables et de récupération, qui intégrera dans ce but des solutions innovantes.
• L’intégration architecturale des énergies renouvelables est également essentielle. Nous travaillons avec le cabinet d’architectes Philippon-Kalt sur un design de façades photovoltaïques innovant (sélection de la technologie la plus appropriée pour obtenir à la fois des performances satisfaisantes, le design souhaité, et un coût acceptable). En lien avec l’amplification de notre activité de suivi des bâtiments, nous travaillons également sur la maîtrise des consommations électriques des équipements, dont le poids dans des bâtiments très performants devient prépondérant : nous avons rencontré différents fournisseurs de solutions pour la mesure et le contrôle actif des consommations, et des collaborations sont envisagées dans le but d’affiner l’évaluation des bénéfices de ces solutions sur la base de tests en situation réelle et d’envisager des adaptations de ces solutions, dans une perspective « smart grids ».
Quels sont les principaux freins que vous rencontrez ?
«Le principal frein est la difficulté à trouver des financements adaptés, en particulier lorsqu’il ne s’agit pas de développer un produit. Dans notre domaine d’activité, l’innovation se situe dans la manière de modéliser des phénomènes, d’associer des systèmes entre eux pour concevoir des solutions plus performantes, etc. Il est difficile de développer certains sujets : dans certains cas, l’investissement peut se justifier s’il est partagé au sein de la profession, mais pas pour une entreprise de notre taille.»
Avez vous trouvez des aides financières et/ou techniques ?
«Les études sont majoritairement réalisées dans le cadre de développements souhaités par des clients, ou sur fonds propres. Nous bénéficions du CIR mais à un niveau qui reste très modeste. Le projet de façades photovoltaïques innovantes est partiellement financé par une bourse obtenue par l’agence Philippon Kalt. Le financement du prototype de capteurs solaires sera supporté par la Communauté de Communes. Nous avons par ailleurs répondu à l’ANR Bâtiments et Ville Durables en collaboration notamment avec le laboratoire CEP de l’Ecole des Mines de Paris (projet Imagin 2020 : Innovations et Mutation Accélérée par de la Garantie de performance vérifiée IN situ pour le Grenelle 2020), dont nous espérons qu’il sera retenu ! Nous avons également fait une demande de Financement PM’Up avec la CCI de Seine et Marne pour assister le développement de l’entreprise, notamment à l’international, et en matière de R&D.»
Quel est votre projet de développement à moyen terme ?
«Nous souhaitons amplifier notre activité de R&D, qui en est encore à ses débuts. Il sera nécessaire dans ce but de trouver les financements adaptés. Le développement des différents sujets évoqués dans le cadre de collaborations avec les industriels et des laboratoires de recherche est également en projet. Le développement dépendra essentiellement des financements que l’on parviendra à obtenir (subventions ou études payées par des clients qui nous ont identifié comme étant un acteur capable de proposer des solutions innovantes.»